Franc CFA ou Eco : Contribution de l’AGET

Faut-il sortir du franc CFA ? Quelles sont les solutions de remplacement ? Voici l’analyse de l’Association des Grandes Entreprises du Togo (AGET).

Dans son Livre Blanc 2020, l’AGET n’a pas occulté la question. Dans un chapitre consacré au sujet, les grandes entreprises ont mis en exergue des éléments d’analyse qui méritent qu’on y accorde une attention.

Politiquement, note l’AGET, la question semble être réglée, parce qu’un sondage réalisé par Jeune Afrique le 09 novembre 2016 montre clairement le sentiment des populations de la zone franc de sortir du système franc CFA. Aussi, une monnaie de la CEDEAO dont le nom est maintenant connu, « l’ECO », devrait voir le jour, mais les dispositions pour en arriver là sont loin d’être bouclées. « Les pays anglophones, sous la houlette du Nigéria soulignent en outre que la zone franc devrait commencer par couper les liens avec le Trésor français, et au moins indiquer les échéances de désengagement. Et pourtant, ce désengagement ne peut se faire sans que toutes les conditions de mise en place de l’ECO ne soient réunies », décrypte l’AGET.

Selon les grandes entreprises du Togo, l’adoption d’une nouvelle monnaie, soit par Etat, soit communautaire, est acceptée par plus de 80% des populations de la zone franc, n’est pas sans risque. « On se rappelle de l’effondrement rapide du franc malien créé en 1962, où les populations et les hommes d’affaires ont préféré conserver le franc CFA (pour sa stabilité) que leur monnaie nationale. L’indépendance monétaire comporte des risques non encore maîtrisés qu’il faudrait bien cerner avant toute chose », fait observer l’AGET.

Au nombre de ces risques, figure la défiance des marchés. « Comment persuader les investisseurs étrangers qu’ils n’auront aucune difficulté à l’acheter et à le vendre, donc ne constitue en rien une menace à leurs affaires ? », s’interroge l’AGET qui fait remarquer également qu’une dépréciation accélérée de la nouvelle monnaie peut rendre insupportable le remboursement de la dette contractée par un ou plusieurs pays membres. « Comment éviter un effet boule de neige catastrophique pour l’ensemble de la zone monétaire ? », se demande l’Association.

« En zone euro, on a vu que l’Allemagne se lassait de porter secours à la Grèce. Comment éviter que certains poids lourds refusent de rester solidaires aux économies moins robustes pour la stabilité de la zone monétaire ? Avec le retour de la plus grande partie des réserves de la zone UEMOA à Abidjan au siège de la BCEAO, certains pays pourraient être tentés de mettre fin à leur mutualisation et ce sera chacun pour soi », analyse l’AGET.

Cependant, indique cette association représentative du secteur privé, la compétitivité des économies ne se limite pas qu’au maniement de la monnaie. « Il faut davantage améliorer les climats des affaires, mettre en place des institutions crédibles et indépendantes, plus de bonne gouvernance, plus de paix et de justice, gages d’un développement harmonieux et durable », relève l’AGET.

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